Interrogé hier par Force Ouvrière lors d’un colloque, le ministre du Travail François Rebsamen a été catégorique : le “coup de pouce” au SMIC n’est pas à l’ordre du jour. Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance, qui représente le salaire plancher auquel un employé a droit en France pour un travail rémunéré, ne connaitra donc pas de hausse exceptionnelle au premier janvier prochain.
Relayant ainsi la parole du panel d’experts en charge du sujet, François Rebsamen a expliqué que “Quand la croissance n’est pas là, le coup de pouce n’est pas la bonne solution, l’objectif prioritaire, c’est l’emploi et l’investissement”.
Face à lui, le président de FO Jean-Claude Mailly n’était pas convaincu par les arguments du ministre, et a insisté sur l’importance de relever le SMIC. Selon lui, il s’agit d’un élément de la République sociale : “Tout relèvement du Smic est un élément dynamique sur l’ensemble des salaires […] Cela nous permet de rebooster les négociations sur les accords minima de branches […] S’il y a officiellement une inflation plus faible, cela pourrait justifier un petit coup de pouce aussi car si l’inflation est plus faible, cela ferait une augmentation relativement modérée.”
Le fameux “coup de pouce” constitue un effort particulier du gouvernement, en plus du réajustement automatique du SMIC basé sur l’inflation. Le dernier coup de pouce en date était celui de juin 2012, lorsque François Hollande avait revalorisé le SMIC de 2% après son élection.
Sa valeur est actuellement de 1 445.38 euros bruts par mois
Le SMIC, anciennement appelé SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti), a été instauré en 1950, et était initialement indexé sur les prix. Après une période compliquée à la fin des années 90, qui a mené à la création de cinq SMIC différents, ils ont été réunifiés par la loi Fillon sur les RTT en 2005.