En Corrèze, la hausse du paquet de cigarettes ne passe pas. Ce sont pas moins de 200 buralistes (400 à 500 selon les manifestants) qui se sont réunis ce matin dans la ville de Tulle, pour manifester leur mécontentement.
Le choix de la ville n’est pas anodin, puisqu’il s’agit de celle du président François Hollande. Durant près de trois heures, les buralistes ont occupé les principales artères de la ville, provoquant d’importants bouchons.
La ville de Tulle, qui compte environ trente mille habitants, a vu défiler un cortège de distributeurs de tracts, qui se faisaient fort de remettre leur documentation aux automobilistes dont ils bloquaient le déplacement. Est-ce la bonne méthode pour toucher le public ? Peut-être, si l’on considère que les pollueurs automobiles sont les mêmes que les pollueurs fumeurs.
En tout, les bouchons ont atteint jusqu’à 5 kilomètres de longueur entre Tulle et Naves.
Les slogans affichés sur les banderolles étaient parfaitement clairs sur les griefs des manifestants : « Hausse des prix du tabac, c’est encore plus de marché illégal ! », « Les buralistes en ont ras-le-bol ! », « Paquets génériques = c’est une politique spectacle sans efficacité », etc.
Les motifs de grogne sont à la fois le hausse du prix et la mise en place des paquets de cigarettes génériques, deux mesures mises en place par la ministre de la Santé Marisol Touraine.
Le maire de Tulle Bernard Combes (PS) a reçu une délégation menée par Frédéric Vergne, le président des buralistes de Corrèze. Il a été décidé d’une concertation avec François Hollande dans le courant de la semaine.
Les 6 et 7 novembre, le congrès national des buralistes doit se tenir à Paris, et la Fédération craint l’impact de ces mesures sur la survie des petits buralistes du centre de la France et des zones rurales, qui risquent la fermeture si la consommation décroit trop fortement.